WAES 2025 : Le Bénin plaide pour une intégration économique résolue, au-delà des crises
Abuja, Nigeria
Le premier Sommet économique de l’Afrique de l’Ouest, tenu dans la capitale nigériane qui s’est achevé le Samedi 21 juin, a révélé les profondes fractures et l’urgence d’une refonte audacieuse de l’intégration régionale. Tandis que le président béninois Patrice Talon lançait un appel retentissant à une coopération « audacieuse » et « pragmatique », la faible participation des chefs d’État, notamment le refus catégorique des pays de l’AES (Alliance des États du Sahel) et de la Mauritanie, a mis en lumière une crise de confiance « béante » au sein même de la CEDEAO.
Patrice Talon, par une intervention sans note saluée par une ovation, a exhorté le Bénin et le Nigeria à initier un partenariat stratégique bilatéral. Son message, « direct » et « sans détour », dénonce les « lourdeurs administratives » et le « manque criant de volonté politique » qui paralysent la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Cette initiative, soutenue par le président nigérian Bola Tinubu qui a lui aussi plaidé pour une « relance économique », vise à « dépasser les blocages institutionnels » qui freinent l’intégration régionale. Parmi les propositions concrètes évoquées figurent un passeport régional pour les entrepreneurs et un fonds dédié à l’innovation.
Le président Talon, dans son discours, souligne avec force que malgré les divergences possible sur les plans politique ou démocratique, l’intégration économique demeure une condition indispensable à la survie et au développement des pays de la région. Il avertit que le refus ou l’incapacité à construire une économie intégrée condamnerait ces nations à rester dans une spirale de pauvreté.
Pour Talon, l’économie fait office de pilier fondamental, car sans prospérité économique, les aspirations démocratiques, la liberté et la politique sera fragilisées. En effet, la pauvreté est vue comme « la mère de toutes les catastrophes », capable de menacer la stabilité démocratique et sociale. Ainsi, même si la démocratie et les libertés sont essentielles pour la dignité humaine, elles sont vulnérables si les bases économiques ne sont pas solides.
Ce discours met en lumière l’importance d’un développement collectif basé sur des actions pragmatiques et efficaces. Il appelle les administrations et les responsables politiques à dépasser leurs différends et à faire preuve de courage pour transformer l’idée d’intégration économique en une réalité concrète. Le message est clair : la prospérité économique commune est la condition sine qua non du maintien et du renforcement des autres valeurs fondamentales qui forment la cohésion sociale.